Archives mensuelles : novembre 2007

Bonhomme, bonhomme

Je ne sais pas pour vous mais moi, être à sa place et me faire appeler constamment afin d’apparaître, tout en blanc, ne serait-ce que quelques secondes, pour permettre à des gens qui me sont totalement inconnus de traverser une rue, je me tannerais vraiment à la longue…

Jus de bottes

Il peut arriver, dans le monde dans lequel on vit présentement, de se demander comment on pourrait laisser notre marque parmi notre entourage. Ne cherchez plus!

Du moins, dans mon cas, c’est réglé. Je vais à la bibliothèque presque tous les jours. Depuis qu’il y a des tapis blancs dehors, je me déplace en bottes plutôt qu’en souliers. Et je m’assois sur la même chaise à chaque occasion.

La neige sous mes maisons de pieds fond et de l’eau se répand sur le sol du bâtiment. Et cette semaine, sur ce même plancher, mon empreinte de jus de bottes est claire et nette.

Voilà qui est fait.

Bravo!

J’aimerais, ce soir, me féliciter farouchement pour avoir accompli quelque chose de fort remarquable en ce qui me concerne. Oui, mes amis, vous le savez peut-être : je n’ai pas succombé une seconde à la tentation d’écouter la quatrième saison d’Occupation Double. C’est fou : je n’ai pas écouté une seule émission! Mes parents, eux, pourraient tout me raconter, mais moi, un gros zéro.

Pourtant, à peine un an auparavant, j’avais les deux globules rivés à l’écran à l’occasion de la troisième saison. Je connaissais tous les concurrents et les concurrentes, des plus cons aux plus belles. C’était vraiment la frénésie totale, je ne me tenais plus debout quand c’était le moment d’OD à la télé. Le lendemain, j’en jasais avec des collègues féminines à l’université. La veille, on s’était promis de ne pas en manquer une seconde. J’y allais de mes opinions et de mes commentaires. Les filles faisaient de même. On s’emportait à l’occasion. Bref, c’était du sérieux. On avait tous nos préférés et préférées. J’allais même jusqu’à consacrer de mon précieux temps pour aller sur le site Web de l’émission et consulter les fiches des pétards concernés. Sans compter le visionnement des vidéos gratuites. J’aurais pu devenir membre VIP, mais il fallait payer, et je me suis dit que jamais je ne rabaisserai à un tel niveau d’incompétence.

N’empêche, j’avais un étonnant plaisir à voir comment vivait la gang dans leurs deux somptueuses maisons ou à partir quelques jours vers des destinations sublimes. J’étais devenu un gros accro, entièrement assumé en plus. J’étais dans le jeu à pleine tête, constatant stratégies, attachements et rapprochements. À chaque pause publicitaire, je me levais de ma chaise, question de me relâcher et de respirer par le nez après tant de suspense, d’emballement et de fébrilité. Je m’étais aussi grandement attaché à ces quelques individus qui, dans tout ce contexte social de compétition et d’imprévus, cherchaient à vivre une expérience des plus réjouissantes. D’une certaine façon, je les aimais, les admirais peut-être. En tout cas, certes, ils étaient beaux. Ils m’avaient sans aucun doute séduit.

Il faut dire que c’est dangereux, ce genre d’émissions-là. T’écoutes la première version et aussitôt, même si tu ne crois pas mordre, tu gobes l’hameçon à belle dent. Avec toutes les conséquences que ça peut amener. Il est fort probable que certaines gens, des individus qui ne connaissaient personnellement aucun des candidats participant, aient dépensé de leurs sous pour encourager tel ou tel candidat de l’émission. Je continue de croire que c’est parfaitement stupide, qu’il y a des choses beaucoup plus intéressantes dans la vie que de se vider les poches pour alimenter une telle industrie.

Ce matin, j’ai appris sur Cyberpresse que la saison s’était terminée hier. Ah ben, tiens, c’est fini. Je ne l’ai même pas vu passer, celle-là. Chose bine a choisi madame plutôt que l’autre garce. Bravo! La photo les montrait en train de s’embrasser. Je leur souhaite bonne chance malgré tout. Je reste toutefois sceptique par rapport à cet amour un tantinet arrangé, il faut bien le dire.

Le pire, c’est qu’avant que cette quatrième saison débute, je croyais bien y attarder un certain oeil. Je m’étais même dit que ça m’occuperait un peu en attendant que Beauté revienne de l’Équateur. Que ça me ferait quelque chose à suivre avec attention. Mais non! Pas du tout. Trop occupé à vivre ma vie au lieu de suivre celles des autres. À écouter des émissions plus intelligentes et imaginatives que ces téléréalités. Tout le monde en parle, Il va y avoir du sport, Les Francs-tireurs et C.A. ont très bien fait leur travail de substitution télévisuelle. Et puis, bien franchement, je ne crois pas avoir manqué quelque chose de grandiose.

Justement, sur Cyberpresse :

Question du jour : Avez-vous apprécié la finale d’Occupation Double hier soir?

  • Oui
  • Non
  • Je n’écoute pas Occupation Double

Avec fierté, j’ai choisi la dernière option.

Sauf que qui sait, peut-être un jour vais-je retomber dans cet enfer incroyablement traître que peut être OD.

Petit parcours d’un grand comique

On le connaît tous. C’est notre préféré, notre « chouchou ». Une inspiration pour certains, une idole pour d’autres. En lançant son dixième disque, tout continent confondu, François Pérusse confirme une fois de plus une production qui ne semble pas avoir de limites. Offrant un contenu plus cinglant, plus audacieux selon les dires de son créateur, le tome 7 de l’Album du peuple est atterri dans les magasins le 12 novembre dernier.

Tout commence avec un précieux magnétophone, appareil qui lui permet de faire ses premières découvertes auditives. Peu de temps après, c’est grâce à son frère Marc que François touche à la musique d’un peu plus près. En effet, Marc, aujourd’hui musicien et réalisateur d’albums, lui offre une basse. Il invite aussi son cadet à se joindre à son groupe musical. Plus tard, François joue auprès de Jean Leloup et Luc De Larochellière, entre autres. Il s’initie également à la radio, sur les ondes de CKRL, la radio communautaire de Québec. Déjà là, il déconne.

En 1990, à la suite d’une publicité radio portant sur la chanson Sauvez mon âme de Luc De Larochellière, il décroche une participation à Y’é trop d’ bonne heure, émission matinale sur les ondes de CKOI-FM. C’est sur ces ondes que naissent les fameuses Deux minutes du peuple. Un an plus tard, il fait ses débuts à la télévision à Musique Plus et lance, sans le rattraper, son premier tome de l’Album du peuple en 1991.

Les apparitions s’enchaînent. À la télévision, en compagnie des Bleu Poudre à l’émission Taquinons la planète, ainsi qu’à la radio, toujours à CKOI. En 1996, Pérusse se voit offrir la France. Entre-temps, d’autres albums du peuple voient le jour. À l’aube du vingtième siècle, Pérusse s’attaque plus précisément à la télé avec le JourNul (qui deviendra plus tard On s’écoute parler), journal télévisé s’attardant de façon comique à l’actualité. Ses deux minutes sont également adaptées à la télé.

D’autres pays s’intéressent désormais aux capsules de François. La Belgique, puis, plus tard, la Suisse, diffusent ses créations. En outre, François conçoit deux albums destinés au peuple français, dits « made for France ».

En 2006, il réalise un de ses rêves les plus chers. Dominic Champagne, metteur en scène du spectacle Love, méga production du Cirque du Soleil sur les Beatles, lui demande de faire des montages audio des conversations des membres du célèbre groupe britannique. Pérusse s’envole ainsi pour Las Vegas afin de concevoir les dialogues entre les membres du groupe qui l’a fait rêver dès sa tendre enfance.

Cette année, outre ses 2 minutes du peuple sur le réseau Énergie à la radio, il continue de créer des pubs pour Oasis en France ainsi que des sonneries de téléphones pour Rogers. Bref, le gars est pas mal occupé.

Vous l’aurez compris, sa carrière se résume à peu près en un seul mot : succès. En tout, jusqu’à présent, notre cher comique natif de Québec a récolté plus d’une trentaine de prix ou distinctions pour l’ensemble de son œuvre (albums, pubs, séries télé, capsules, etc.)

Tête folle, toujours en train de penser, il lui arrive quand même de sortir de sa bulle par moments. Fidèle à ses six pieds un pouce, fort de ses dix-sept ans de carrière et aujourd’hui âgé de quarante-sept ans, François aurait bien pu s’asseoir sur ses lauriers après tant de succès. Mais il ne l’a pas fait. Maintenant père de famille, il préfère encore demeurer à l’abri des caméras et s’affairer à ses projets, solitaire, dans son coin, livrant capsule par-dessus capsule. Ses personnages tous plus débridés les uns que les autres offrent, à chaque écoute, un moment de plaisir, voire de jouissance, qu’aucun objet sexuel ne peut égaler!

Tes folies, on les veut encore, encore et encore…

Merci François!

Un fan incorruptible

Le bal (Dernière partie)

Suite et fin pour cousine Valérie, entre autres. Première partie ici. Deuxième ici.

Maintenant, c’est l’attente d’une réponse. La proposition lancée, on laisse aller les choses.

Alors qu’elle et sa gang s’installaient à une table, je l’ai vu, elle en a parlé à ses copines. En résulte des chuchotement coquins, mais il m’est difficile de me prononcer sur leur nature exacte.

Le cours débute au même moment. L’enseignante, au visage radieux et plutôt filiforme, demande avant tout le silence. Elle nous remet les consignes pour un travail à remettre dans deux semaines. Au diable le travail : je n’en ai que pour les réactions des filles. Qu’est-ce qu’elles pensent? Qu’est-ce qu’elle pense, elle? Il est évident que ça doit immanquablement lui trotter dans la tête. Jamais je ne croirais qu’une personne qui se fait inviter gentiment par un garçon si sympathique ne soit pas le moindrement ébranlée.

Du temps, du temps. Malheureusement, je n’ai jamais réussi à accélérer la chose en question. Alors j’attends. Et j’angoisse un peu. Peut-être se dit-elle que ce serait mieux de ne pas donner suite à ma demande?

Mais qu’est-ce qui me prend! Non, jamais quelqu’un n’oserait agir d’une telle façon. Il s’agirait en effet d’un incroyable manque de principes. Quelques choix s’offrent tout de même à elle : un non, un non avec raison ou simplement une raison sans vraiment faire sortir le mot de trois lettres de sa bouche. Ou mieux, un oui…

Le lendemain, avant de prendre l’autobus, elle réussit à m’apostropher.

– Ben… je pense que je vais y aller toute seule finalement. Merci de l’invitation quand même.
– C’est correct…

« C’est correct ». Elle avait bien vu que j’y avais mis toutes mes énergies. Ça l’avait sûrement un peu impressionnée de voir un gars si timide et habituellement très tranquille se manifester de la sorte.

Aucune victoire, un revers. Fiche de 0-1, donc. Mais ce n’est pas grave. Elle m’a secoué. Et par conséquent, cet élan qu’il me fallait pour aller voir chez d’autres. Et demain, après une tentative infructueuse, le tout jeune prédateur que je suis va s’essayer à nouveau.

Je me sens déjà plus à l’aise. Du monde, c’est du monde après tout. Que ce soit une délicieuse demoiselle ou un vieux croûton pas rasé depuis des mois, ça demeure une personne, merde. Et puis, à ce que je sache, j’ai une langue, une bouche et je suis capable de l’ouvrir et de prononcer des mots. Alors il ne devrait pas y avoir de problème.

Le lendemain, sur l’heure de dîner, la cible est en vue. Je l’examine d’un oeil vigilant. Elle s’apprête à aller boire de l’eau à la fontaine. À son retour, j’ai bien calculé, ce sera le moment. Les gorgées avalées, elle s’approche de la rangée de casiers avant de se faufiler dans une allée. Alors qu’elle a les mains sur son cadenas, je fais irruption.

– Salut…
– Salut.
– Euh Tu vas-tu avec quelqu’un au bal de fin d’année?
– Non.
– Non… ben… ça te tenterait d’y aller avec moi?
– Je vais voir.
– Okay. Alors on s’en reparle?
– C’est ça.

Puis je m’éloigne. Pas très gagnant à date, mais bon, un gars s’essaye.

Le lendemain :

– J’y ai pensé et je pense peut-être que, ouais finalement, j’aimerais mieux y aller toute seule, finalement.
– C’est beau. Je comprends.

0 en 2. Elle replace délicatement une couette frisée derrière son oreille droite. Je ne sais pas quoi faire ni comment agir. Je me retourne et m’éloigne tranquillement. Elle pense peut-être qu’elle m’a déçu. Je ne saurais dire moi-même si je le suis. À bien y penser, oui, un peu. Je m’y suis pris trop tard, je crois.

Une immense sensation de rabaissement m’afflige. C’est confirmé : je ne vaux pas grand chose. Je suis inintéressant, démuni d’attention féminine. Et seul. Deux échecs : le défi n’est pas relevé. J’abandonne. Je ne pourrais point en supporter un troisième.

Le pire dans tout ça, c’est que la soirée du bal, la première conquête était accompagnée. Et que l’autre a fini la soirée dans les bras, et sur les lèvres, d’un camarade de classe.

Ouch! Une bonne taloche, ça…

Je n’en veux pas une seconde aux filles.

Sauf que pour l’instant, je pense sincèrement déclarer forfait avant même de commencer des parties. D’ici quelques années, quand j’aurai fait le point sur moi-même, mais seulement à ce moment-là, je me remettrai au jeu.

Des points, des points, des points

  • Tous pour un, vous aimez? Je reste encore perplexe face à cette émission que j’écoute depuis maintenant deux semaines. L’ambiance est assez raté, à mon avis, mais le jeu est pas mal. Ça dépend du sujet surtout. Il était question du cinéma québécois des années 2000. 25 films, un tas de questions. Certaines plutôt difficiles, mais d’autres vraiment faciles. J’aurais aimé ça être à la place du gars. Je suis sûr que j’aurais été bon. Non mais, j’ai reconnu la musique de Québec-Montréal. Bon, c’est vrai, je ne connaissais pas le créateur de la trame sonore, mais si on me donne un peu de temps ainsi qu’un objectif de 20 000 $, je m’y consacre à fond, c’est certain. J’arriverais même à ne pas me faire déconcentrer par la désormais célèbre excitation exagérée de l’animateur Reddy.
  • Conseil : ne pas trop manger de petites boules en chocolat recouvertes de papier d’aluminium. À l’Halloween, j’ai acheté ces filets de petites citrouilles oranges. Maintenant, ce sont des boules de Noël. Des grises, des vertes, des rouges et des bleues. J’avais eu mal au ventre en octobre. Je n’ai pas appris de mes erreurs : le phénomène se répète encore ces temps-ci. Donc, molo sur les petites boules.
  • Chronique à CHYZ demain matin. Plus confiant, meilleur feeling. Le gars a été vraiment cool cette semaine. Il m’a rencontré pour parler de mes chroniques, m’a donné des conseils pour avoir une certaine structure, m’a fourni des liens de sujets de chronique, m’a mis en confiance. On a pu ainsi préciser certains points. Vraiment apprécié. Il m’a confié qu’il sentait que je voulais faire de mon mieux, relever un défi. Je compte bien être dans l’équipe la session prochaine.
  • J’ai deux chansons dans ma tête depuis maintenant trois, même quatre jours. Ce n’est pas qu’elles m’agacent, mais reste que j’aimerais varier le répertoire de ma caboche quand je me promène sur le campus. Je me dis que si je les nomme ici, elles vont peut-être partir d’entre mes deux oreilles pour un instant. Alors c’est « Chansonnier » de Daniel Boucher (tordante) et « Je m’demande » de Martin Léon (exquise).
  • Un bouton commence à jaillir de mon front. Pourtant, je fais tout pour qu’ils ne se dévoilent pas trop, ces salauds. Nettoyant facial, petit produit, petite crème. Dans mon cas, il y a quatre endroits précis où les risques de voir apparaître des pustules sont élevés. J’ai même l’impression que ce sont tout le temps les mêmes places précisément, donc les mêmes boutons. J’ai décidé de les baptiser et de m’inspirer du film C.R.A.Z.Y. Une lettre pour chacun. Alfred, pas loin de l’oeil gauche. Charlot, juste au-dessus du cil gauche, vers le milieu du front. Nathan, à la même hauteur, mais un peu plus à droite. Et Édouard, totalement à droite, plus à l’écart, mais malgré tout très féroce. Ensemble, ils forment A.C.N.É.

Jaune

Pour votre information et si jamais il y en a que ça intéresse, j’ai pissé jaune serin aujourd’hui. Deux fois plutôt qu’une.

Merci.

Oups!

Il y avait, il y a quelques semaines, sur le pseudo blogue de Stéphane Dompierre, un petit commentaire dans lequel l’auteur affirmait qu’il trouvait ça un peu déplorable que ses lecteurs prêtent son livre à leurs amis. Il comparait même la chose à un chanteur qui se fait copier…

J’avais été surpris un peu. D’ailleurs, Matthieu Simard avait repris la note sur son propre blogue, Procrastinator, et il a cru bon de rectifier le tir. Il m’arrive parfois de commenter sur certains billets de certains blogues, mais vraiment pas souvent. Dans ce cas précis, je l’ai fait. J’ai commenté (le premier, soit dit en passant) le billet de Matthieu, sans en avoir fait le suivi, sans vraiment m’attarder à la suite des choses.

Mais voilà, en me perdant ce soir dans la blogosphère, j’ai décidé d’aller visiter Dompierre. Il précise ses propres propos.

Voyant que la chose avait pris un peu d’ampleur, voire beaucoup, je suis retourné sur Procrastinator, le blogue de Simard. Et Dompierre me répond, sur un ton un peu énervé. Désolé, mon gars. Et puis, en lisant tes éclaircissements, je ne peux qu’être d’accord avec toi.

Et sache que je t’admire beaucoup, Stéphane. Okay.

Sans le vouloir, j’ai fait partie d’une sorte de débat public.

Tête dure

À chaque fois que je vois des gens passer en bicyclette, peu importe où, j’ai le réflexe de remarquer s’ils portent des casques. Ce n’est malheureusement pas souvent le cas. Des fois, en famille, les ti-gars et tites-filles en portent, mais les parents, non.

Je comprends. Ils se disent qu’ils sont capables d’aller à bicyclette sans se planter. Ils n’ont pas si tort, mais reste qu’un accident, par définition, c’est un imprévu. Ma maman nous a toujours dit, répété, répété et répété de mettre notre casque à chaque fois qu’on partait quelque part à vélo.

Mais quand on est jeune, par orgueil, il se trouve plus souvent qu’autrement accroché au guidon. Pourtant, ma mère m’a bien sauvé la vie une fois :

Les billes étaient à la mode à l’époque. Je transportais alors, partout où j’allais, une espèce de petite sacoche que j’attachais à ma ceinture. Il y avait dessus un gros requin, Jaws. Je l’avais ramenée de Universal Studios, à Disney. J’y mettais toutes mes billes : agathes, king-kong , les grosses comme les petites. Elles me suivaient constamment. C’était les miennes et je devais les garder sur moi à tout moment.

C’était l’été et il faisait chaud. Mon frère et moi venions de partir de la maison. Nous sommes à vélo, nos fesses bien appuyées sur nos sièges respectifs. Mon frère, situé quelques mètres derrière moi, m’avertit que la ganse de mon sac pend dans le vide. Il a peur qu’elle gêne le roulement de ma roue arrière et que ça nuise passablement à ma conduite. Je prends donc un instant pour me retourner, regarde et constate les faits.

Et bang!

Direct dans la boîte aux lettres d’un lointain voisin. David Lasalle, pour être plus précis. La boîte tombe, je tombe de mon vélo. Je reste étendu quelque temps par terre, coudes et genoux égratignés. Je n’ai pas mal. Je saigne à peine.

-Es-tu correct???

J’ai répondu que j’allais bien. J’ai même pas eu le temps d’avoir peur. Je me suis relevé. Le temps d’enlever les petites roches sur mes vêtements et d’essuyer un peu la poussière, et j’étais reparti.

Imaginons que j’avais fait ma tête dure par rapport aux recommandations de maman chérie. À quoi est-ce que ça aurait pu ressembler?

Les yeux fermés, la face en sang, je n’aurais peut-être même pas pu répondre à mon frère. J’aurais pleuré. J’aurais crié. J’aurais hurlé de douleur et de toutes mes forces. Une commotion? Ou pire encore…

Ce petit moment restera à jamais gravé dans ma mémoire. Et c’est pour ça que désormais, je n’enfourche mon vélo que lorsqu’un casque bien solide se trouve sur ma tête.

L’adage est bien connu : les mères ont toujours raison. Et sans aucun doute parce qu’elles nous aiment tant.

Yamachiche

J’ai compté cette blague à ma passagère trouvée grâce au service AmigoExpress. C’est mon père qui l’avait comptée quand je devais avoir à peu près cinq ans.

En route vers Québec, sur la 40, on passe à côté d’une pancarte verte qui annonce la municipalité de Yamachiche, en Mauricie.

-Yamachiche… Ah oui, fais-moi une phrase avec Yamachiche.
-Euh… je sais pas…
-Y a ma ché cha des hot-dogs!

Elle l’a rie. Moi aussi. Encore…

Mon excellent sens de l’humour, je le dois au paternel.