Le défi de Quebecleaks

J’ai été passablement surpris quand j’ai appris qui était le porte-parole du site QuébecLeaks, ce site lancé il y a quelques semaines qui encourage les Québécois à soumettre des documents « démontrant une certaine corruption, collusion ou un manque d’éthique grave » et ce de façon très sécuritaire et anonyme. Surpris, parce que je le connais.

J’ai jasé avec Luc Lefebvre quelques fois, j’ai même fait un travail avec lui alors qu’il étudiait en communication à l’Université Laval. Même si je connais assez peu de choses de lui (j’ai eu vent de ses antécédents péquistes, on a discuté politique de temps à autre), je crois que c’est un grand idéaliste. Il veut que les choses changent et davantage de transparence de la part des élus et des grandes entreprises. Et avant de déclarer l’organisation de pétard mouillé, comme l’a fait Nathalie Collard, j’aime mieux attendre. Je préfère voir où tout ça s’en va avant de discréditer avec aplomb la chose.

C’est d’ailleurs un peu ce qui est ressorti du débat organisé à M. Net, jeudi soir, où Luc a dû se défendre au sujet de l’absence de documents depuis la divulgation du visage public de QuébecLeaks. Je comprends les journalistes et autres personnes sérieuses de vouloir quelque chose de solide. Et j’espère aussi que ce sera béton. Pour l’instant, donnons la chance au coureur, comme l’a soutenu le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, Brian Myles, en entrevue avec Isabelle Maréchal, hier, qui se disait prêt à collaborer avec l’organisation.

Bref, c’est toute une commande qu’a à livrer QuébecLeaks. Entouré de ses collaborateurs, pour l’instant anonymes, Luc Lefebvre a un projet à défendre. Avec une crédibilité assommée, il ne faut qu’une seule chose pour que tout se rétablisse : un puissant scoop. D’ailleurs, à ce sujet, Lefebvre dit vouloir créer des partenariats avec les grands médias, avec qui l’organisation a des discussions, dit-on.

Ça me fait penser : combien de personnes sont prêtes à participer à cet « outil de démocratie pour le Québec ». On a beau être pour le dévoilement de documents qui font bouger les choses, c’est une autre chose que d’y participer. De plus, la démarche pour soumettre un document semble plutôt laborieuse. L’organisation peut bousculer l’autorité, mais il faut pour cela que la population embarque. Cela nécessite des gens qui ont des informations importantes à communiquer et prêtes à s’investir là-dedans.

Beaucoup de questions, bien peu de réponses pour le moment. Mais il y a le temps, et heureusement, il fait parfois bien son oeuvre.

Donc, bonne chance, Luc. Je sais bien que tu accepterais mal que tout ça ne lève pas. Ils sont nombreux à t’avoir félicité pour le lancement, sur Facebook entre autres. Moi, je t’ai souhaité bon succès, car je trouve la cause vraiment noble. Les félicitations viendront lorsque j’aurai vu.

« Pour croère, faut voère. Moi, j’suis comme Thomas », comme l’a chanté Kevin Parent.

Et je laisse le soin à Obi-Wan Kenobi de te fournir la force, Luc.

Pour la cause des Slim-Fit

Ceci est un début de retour qui, je l’espère, durera. Mon dernier message date tout de même de quelques mois. Oui, oui, tant que ça.

Des mois durant lesquels j’ai terminé mon éco-stage avec Stratégies Saint-Laurent, déménagé dans un plus gros appartement et acheté un nouvel ordinateur, un Mac Book, il y a quelques jours à peine.

Des jours à me demander ce que je veux dans la vie, ce qui m’intéresse, autant professionnellement que personnellement. Mais bon, on peut passer à autre chose pour le moment, le temps de vous faire une petite annonce…

Je ne suis pas très pour la promo à outrance ni un très grand fan de concours. Mais quand il s’agit de quelque chose de pas mal cool, qui détonne un peu et qui concerne des gens sympas que je connais, je suis prêt à embarquer. J’ai appris pas plus tôt qu’hier qu’un vieux couple d’amis s’étaient inscrit à un concours intitulé Notre condo Urbania. Le grand prix à gagner : un beau condo meublé et décoré en plein centre-ville de Laval d’une valeur de 150 000 $.

Comme de plus en plus de concours, c’est la popularité des gens et leur influence sur Internet qui déterminent qui sera finaliste. Présentement, Roch et Josée, c’est leurs noms, sont troisième parmi tous les gens inscrits au concours.

Le plus hot de Roch et Josée, en fait, c’est pas qu’ils soient actuellement parmi les potentiels finalistes du concours. C’est plutôt leur fabuleuse aventure contre l’obésité, qu’ils ont entamée l’an dernier. Ensemble, ils ont perdu pas moins de 150 livres en quelques mois à peine! Et depuis, ils peuvent dire que vivre sainement et bien manger, ça rapporte. C’est tout de même une belle histoire!

Et pour les suivre dans leur course au condo, ils ont un blogue http://rochjosee.com/.

Ce qui me fait dire qu’il faudrait bien que je fasse un peu de sport de temps en temps, moi…

Voilà. C’était ma contribution à leur cause, à laquelle je me joins, même si elle n’est pas environnementale ou tant sociale. Vous aussi, vous pouvez voter, chaque jour même si vous voulez, because c’est gratuit et ça prend pas beaucoup de temps. On peut le faire ici.

By the way, bonne chance à vous deux!

Hello world!

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Quebecor bashing

J’ai assisté en fin de semaine à une discussion entre journalistes et caricaturistes, qui ont fait une sorte de rétrospective de l’année. Organisée par la section Québec de la FPJQ et animée par Claude Bernatchez de Radio-Canada, l’activité réunissait YGRECK, qui dessine pour le Journal de Québec, Antoine Robitaille du Devoir ainsi que Pierre-Paul Noreau et André-Philippe Côté, qui oeuvrent au Soleil. Appuyés par un diaporama de caricatures des douze derniers mois, ils ont parlé des sujets chauds de l’année : le séisme en Haïti, l’affaire Clotaire Rapaille à Québec, la commission Bastarache, etc.

Parmi les dernières caricatures présentées, il y avait celle-ci.

Pour des raisons évidentes, YGRECK a mentionné qu’il ne ferait pas de commentaires. Par contre, il s’est permis une timide affirmation. Il s’est dit déçu d’assister à tant de « Quebecor bashing ». Récemment, un texte du Journal de Montréal, « La réputation ternie des Desmarais« , répondait à une chronique de Sophie Cousineau intitulée « La réputation ternie de Pierre-Karl Péladeau« .

C’est vrai qu’il y a du Quebecor bashing . Et je le déplore. Ils sont tout plein à dire que Péladeau est un ci ou un ça, ou que Quebecor n’a aucun respect pour ses travailleurs. Parfois, ça dépasse les bornes. Cela dit, je continue de croire que s’il y a des choses qui nous agacent dans les manières de faire de Quebecor, on peut tout à fait les dénoncer. Plutôt que de traiter des gens de « voyou » ou de « parrain », pour reprendre des expressions courantes, et de s’embarquer dans des attaques personnelles (encore là, est-ce que Lafrance a directement qualifié PKP de « voyou »?), il est préférable, je crois, de s’en tenir à un débat d’idées et de valeurs.

J’ai juste un peu hâte à une chose. Deux choses, en fait. Que les médias arrêtent de s’attaquer entre eux, d’abord, et de voir, un jour, une véritable solidarité journalistique.

Appel à la réduction

15 octobre : c’est le Blog Action Day. Cette année : c’est l’eau. J’écris mon billet bien tard, mais mieux vaut cela que jamais.

J’y avais participé il y a trois ans, lors de la première édition qui portait sur l’environnement. En 2008 aussi, j’avais écrit quelque chose, cette fois sur la pauvreté. Probablement en raison d’un manque d’attention, j’ai passé mon tour l’an dernier.

Aujourd’hui, des milliers de personnes ont abordé le thème de l’eau de différentes façons. J’adore le concept de traiter d’un sujet commun, cette idée de porter aux yeux de millions d’internautes une cause pertinente pour montrer aux gens à quel point la nature humaine peut être absurde. Une belle façon de sensibiliser nos confrères terriens que des choses ne tournent pas rond sur la planète bleue (subtile plogue du thème ici…).

Le Blog Action Day, c’est comme un espèce de « En ville sans ma voiture » sans que personne n’ait besoin de marcher ou d’enfourcher un vélo.

L’eau, donc. Source d’injustice et de vie.

Beaucoup de choses m’énervent dans la vie. L’insatisfaction des besoins primaires en est une. Dans cette ouate dans laquelle nous vivons, c’est pas toujours évident d’avoir le recul pour y réfléchir. Manger, boire, se laver : on fait tout ça sans s’arrêter, le temps de prendre conscience de l’abondance dans laquelle on vit. Alors que d’autres ont un criant besoin de cette ressource qu’est l’eau, nous, on en prend pour laver nos autos aux deux semaines. On boit de l’eau faussement meilleure dans une bouteille de plastique.

Mais fuck, honnêtement, qu’est-ce que ça nous fait qu’il y ait quelques traces de poussière sur nos carrosseries? Est-ce que, vraiment, ça nous empêche de dormir? Est-ce que, si on n’achetait pas de bouteilles d’eau en plastique, on risquerait d’être malade? Ou pire encore, ça nous empêcherait de vivre?

Oui? Pardon, oui? Ah ben, dans ce cas là, il y a lieu de se demander où le monde s’en va.

Parce que, presque toujours, surtout ici, en cette belle Amérique du Nord, l’eau utilisée pour laver les autos est une eau tout à fait potable. Chose qui, dans bien des pays, est aussi rare qu’un politicien qui tient une promesse.

Je pense à ça et je ne peux m’empêcher d’imaginer ces peuples mourant en raison d’un manque d’eau potable. À ces personnes qui souffrent de problèmes d’hydratation, des problèmes à des années lumière d’une bagnole complètement crottée ou l’absence d’une bouteille d’eau de plastique ô combien essentielle…

Je les vois, tout ces gens, dans ma tête. Je les vois nous observer. Je les vois constater que nous consommons sans aucun scrupule un élément essentiel à la vie. Ces piscines immenses, ces arrosages de cour, ces douches de plus de dix minutes…

Je vois la colère dans leurs yeux. Je peux presque les sentir rugir dans leur intérieur. Ils constatent ce gaspillage et se disent qu’ils en ont vraiment besoin, eux, de cette eau. Qu’ils connaissent des gens, des membres de leur famille proche, qui sont morts parce que l’eau manquait ou n’était pas propre à la consommation. Et surtout, je perçois une question, dans leurs yeux remplis d’incompréhension : pourquoi?

Oui, pourquoi donc? Je n’ai pas de réponse complète, simplement de petites solutions quotidiennes.

Un rapport tout récemment dévoilé par la Word Wildlife Fund a établi, sans aucune surprise, que l’humanité vit au-dessus de ses moyens. Tu lis ça et tu te dis : merde, qu’est-ce que je pourrais faire pour améliorer le sort de l’humanité, rien de moins?

Une parcelle de réponse : en réduisant sa consommation. Pas juste d’eau, mais de tout plein d’autres choses aussi.

Comme les crisses de bouteilles d’eau en plastique qui polluent, dont la fabrication nécessite une astronomique quantité de pétrole, et qui ne servent qu’à satisfaire de faux besoins…

L’incompréhension de Quebecor

Je ne suis pas un grand amateur de ce qui est mercantile. Cela dit, quand j’ai vu les lock-outés du Journal de Montréal presque sauté de joie, mardi, quand on a annoncé que 89,3 % des syndiqués s’opposaient aux offres patronales, je suis demeuré perplexe.

Mais après un certain recul, j’ai compris. J’avais déjà un peu lu dans les médias qu’on parlait d’une réduction drastique d’effectif. La direction de l’empire médiatique voulait conserver seulement 52 postes sur 253, et seulement 17 journalistes sur 65. C’est pas beaucoup, avouons-le. Juste pour comparer, le Devoir, qui a un tirage 10 fois moins important que le JdeM, compte une quarantaine de syndiqués parmi lesquels figurent 25 journalistes. En passant, Le Devoir, quotidien indépendant, connait moins de difficultés financières que bien d’autres journaux.

52 jobs, merde. Sur les 253 syndiqués, vouloir garder si peu de gens, c’est presque se foutre des employés. Ou ne penser que dans une logique commerciale, sans respect pour l’organe social qu’est un journal. Expliquer de telles propositions par la crise profonde des médias et une « nouvelle réalité de la presse écrite« , désolé, mais je n’y crois pas trop.

Mais ce qui est le plus odieux dans la proposition patronale, c’est cette fameuse clause de non concurrence, qui demande aux syndiqués de mettre la hache dans Rue Frontenac en plus de ne pas travailler pour La Presse/Cyberpresse pendant six mois.

Le président du syndicat, Raynald Leblanc, parle de principe, dans une entrevue accordée au Trente. « Tu mets des gens dehors, tu ne les empêches pas d’aller travailler ailleurs », se désole-t-il. Il rappelle également qu’une augmentation du lectorat du JdeM est « la pire affaire qui pouvait nous arriver ».

Patrick Lagacé, chroniqueur à l’émission de Mario Dumont sur V, a dit mercredi y voir « un signe de faiblesse » de la part de Quebecor. Pierre-Karl Péladeau, le pdg de l’entreprise, aurait-il peur de ce que pourrait devenir, à plus long terme, Rue Frontenac, qui, d’ailleurs, sera sous une version papier hebdomadaire gratuite très prochainement?

Il faut le dire, les syndiqués ont bâti quelque chose de beau. Rue Frontenac est économiquement viable, selon M. Leblanc, même sans fonds de grève, et les syndiqués y tiennent mordicus. « La seule avenue viable pour nous, pour essayer de sauver des jobs, c’était Rue Frontenac », a soutenu M. Leblanc au Devoir.

Reste que présentement, les relations sont on ne peut plus tendues, et les négos au point mort. Le plus long conflit de travail de la presse francophone au Canada n’est pas près de se terminer.

Par ailleurs, deux lock-outées, Pascale Lévesque et Valérie Dufour (qui a comparé l’arrivée de PKP à un « loup » qui entre dans la bergerie…), seront à Tout le monde en parle ce dimanche.

P.S. C’est le Blog Action Day vendredi, dont le thème cette année est l’eau. Je me prépare mentalement.

Ah oui?

Le gouvernement du Québec a choisi d’interdire l’exploration d’hydrocarbures dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent.

Radio-Canada en parlait déjà hier, mais ce lundi, la ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Nathalie Normandeau, en a fait officiellement l’annonce, à Rivière-du-Loup.

Seul hic : la première phrase du communiqué issu de cette annonce. Dur à croire, mais elle manque de mots. La voici :

La vice-première ministre, ministre des Ressources naturelles et de la Faune, ministre responsable du Plan Nord et ministre responsable de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et de la région du Bas-Saint-Laurent, Mme Nathalie Normandeau, a annoncé ce matin qu’à la suite de l’analyse des résultats de la première évaluation environnementale stratégique (EES-1), le gouvernement du Québec a pris la décision qu’aucune activité d’exploration ou d’exploitation pétrolière ou gazière dans le bassin de l’estuaire maritime et du nord-ouest du golfe du Saint-Laurent.

Vous aussi, vous vous dîtes sûrement qu’il manque une finale à cette interminable phrase. C’est ce qui arrive quand tu prends plus de trois lignes de texte à présenter la personne qui fait l’annonce : tu oublies l’annonce. J’ai le pressentiment que quelqu’un au département des communications du ministère, si ce n’est déjà fait, va se faire taper sur les doigts…

Lucide Pinard

Daniel Pinard est bien plus qu’un gastronome ou un simple vulgarisateur. Excellent communicateur, il était invité à livrer la portion Édito de la pertinente émission Bazzo.tv, diffusée à Télé-Québec les jeudis soirs. Pinard y fait une analyse des plus intéressantes d’une série d’articles du Journal de Montréal, à propos des méthodes peu banales d’une prison de l’Arizona.

La conclusion est d’une lucidité sans nom. L’édito est vers la fin de l’émission de jeudi dernier. Je vous le dis, ça vaut le coup.

La sortie du mutisme

« Les GP du Pro Tour on été un succès ». Il a fallu ces neuf mots, affichés dans le bandeau de nouvelles défilantes du Réseau des sports (RDS), pour me sortir de mon mutisme plus qu’estival. J’étais en train d’écouter la finale du US Open, hier (bravo à Nadal, en passant), quand j’ai vu cette grosse faute apparaître et réapparaître à RDS.

En effet, mon dernier billet date de juillet. Ce n’est pas que je n’avais rien à dire. C’est simplement que je n’ai pas pris le temps.

Après avoir écouté beaucoup de télévision ces dernières semaines, j’en suis venu à la conclusion qu’il n’y a pas beaucoup de révision de texte avant la mise en ondes. À la commission Bastarache, par exemple, que je regarde sur RDI, c’est arrivé à quelques reprises que le texte écrit au bas de l’écran comporte une erreur (on écrit bien « pourraient » avec deux r, et non un seul). Pourtant, ce n’est pas super difficile, il me semble. Pour le peu de texte qu’il y a à écrire à l’écran, les gens de la télé pourraient prendre le temps d’en vérifier plusieurs fois l’orthographe.

RDS est le pire. Pendant un match du US Open, la semaine dernière, on a affiché un tableau dont le titre comprenait le mot « moins ». Seul problème, le mot était dépourvu de son « s » final. Poche.

Je ne sais pas trop comment ça fonctionne à la station, mais on aurait pu prendre un petit deux minutes de plus pour que quelqu’un d’autre jette un oeil sur le contenu qui allait être diffusé. C’est la moindre des choses. Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire d’erreurs. Et je comprends que ça puisse arriver de temps en temps. Mais des fautes aussi banales que la première mentionnée en début de billet ne méritent pas une si grande diffusion.

Voilà pour la critique. J’espère sincèrement me manifester plus ici durant les prochaines semaines. J’ai décroché un stage en communication chez Stratégies Saint-Laurent jusqu’à la fin de l’année. Il s’agit d’un éco-stage qui comprend un projet collectif environnemental. Pour quelqu’un comme moi pour qui l’environnement est une deuxième peau, ça a l’air pas mal cool, je dois dire.

Je vous redonne des nouvelles. Ciao.

Quebecor la tête dure

La nouvelle a été traitée par quelques médias, alors peut-être en avez-vous entendu parler. Les journaux de Quebecor ont décidé de se retirer du Conseil de presse du Québec il y a deux semaines.

Sun Media, une filière de Quebecor, explique dans sa lettre envoyée au Conseil, dont l’intégral est sur le blogue du Trente, qu’elle quitte le Conseil parce que leur « insatisfaction s’est accumulée ». Quebecor juge que les récentes décisions rendues par le Conseil comportent une « faiblesse des motifs », « un caractère arbitraire » et « une absence de rigueur ».

Le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Bryan Myles, soutient que ce n’est pas une façon de régler les problèmes. La ministre de la Culture, Christine St-Pierre, s’est aussi prononcée, affirmant souhaiter un retour de la part de l’entreprise et que cette « politique de la chaise vide n’est pas la bonne ».

Le président du Conseil de presse, l’ex-juge John Gomery, dit que le Conseil continuera de traiter les plaintes du public concernant Quebecor, malgré les menaces de l’empire de le tenir « responsable de tous dommages et préjudices subis ».

Dans cette bataille, Quebecor est probablement seul de son côté. Le Conseil défend le public et une information de qualité. En mettant des bâtons dans les roues du Conseil, Quebecor ne fait qu’affaiblir la crédibilité du tribunal d’honneur, composé à la fois de membres du public, de journalistes et de cadres des médias. C’est tout à fait déplorable.

Personnellement, j’avais été satisfait d’apprendre le nom du nouveau président du Conseil, en début d’année. Je m’étais dit qu’avec Gomery, le CPQ bénéficierait d’une plus grande considération, particulièrement après le départ quelque peu houleux de son ancien président démissionnaire, Raymond Corriveau. Mais voilà que Quebecor vient empirer les choses, déjà que TVA, Corus et Astral ne sont plus membres depuis moins d’un an.

Ainsi, on peut dire que Quebecor, sans ombudsman et sans être membre du CPQ, ne considère pas suffisamment la véritable valeur du journalisme voué à une information de qualité. Obstiné, Quebecor ne se veut imputable à personne. Les entreprises de presse ont des responsabilités. Le fait que Quebecor claque la porte du Conseil ne peut que dégrader la qualité de l’information.

Plutôt que de voir le Conseil comme un organisme qui ne fait que blâmer publiquement les entreprises de presse, il faut le considérer comme un défenseur des citoyens et d’une information de qualité, exacte et équitable. Le CPQ n’est pas là que pour réprimander, mais bien pour améliorer les standards en matière de pratiques journalistiques. Malheureusement, Quebecor ne semble pas raisonner de la même façon.

Le CPQ et Quebecor devraient se rencontrer cette semaine. Le dossier est donc à suivre.

MÀJ : Quebecor a finalement refusé de rencontre les représentants du Conseil de presse. L’empire médiatique boycotte désormais l’organisme. PKP a jugé la rencontre « superfétatoire », ou inutile, pour utiliser un langage plus familier.