Allons Voir, en attendant le Huffington Post Québec

Bonjour,

j’avais écrit en décembre dernier ici au sujet de la venue du Huffington Post Québec et de leurs possibles blogueurs (ça fait un bail, je sais. Je vais essayer d’être plus régulier).

Disons que le portrait a changé pas mal, dernièrement, et qu’il vaut le coup d’oeil. D’abord, le Voir a instauré toute une série de blogues pas mal intéressants. Il y a par exemple celui d’une avocate de la défense au criminel, Véronique Robert (par ici), ou encore celui de Catherine Voyer-Léger, qui travaille en édition (par ). J’en passe d’autres, dont celui de Normand Baillargeon, qui était censé écrire pour le Post avant, mais s’est ravisé par la suite. Bref, tout plein de bon monde, qui ont plusieurs opinions sur bien des sujets.

Et aujourd’hui, on apprenait que d’autres blogueurs potentiels avaient changé d’idée quant à leur participation au Post (l’article sur Cyberpresse à ce sujet). Après Amir Khadir et Françoise David, qui avaient déjà fait savoir leur retrait du projet, voilà maintenant que Jean Barbe, Steven Guilbeault, Pierre Curzi et Bernard Drainville, pour ne nommer que ceux-là, ne veulent plus bloguer gratuitement pour le Post. L’éditrice des blogues au Huffington Post, Tamy Emma Pepin, n’y voit pas de perte, selon ce qu’on rapporte dans cet article. Elle rappelle d’ailleurs que le modèle est connu depuis le début : les blogueurs ne sont pas payés; n’importe qui peut écrire, et sur n’importe quoi. Par contre, les journalistes, eux, évidemment, sont payés.

Tout ça pour dire que je révise un peu ma position. Je tiens d’abord à féliciter les gens de Voir, spécialement Simon Jodoin, responsable des médias numériques. En quelques semaines à peine, ils ont réussi à créer toute une communauté florissante et débordante d’idées. Bravo pour ce foisonnement original réussi et purement québécois!

Mais n’oublions pas le Huffington Post Québec pour autant. Le site est prévu dans une semaine et, avec le temps, saura s’imposer, je crois. Bref, je l’espère encore.

À bientôt!

Huffington Post Québec : la chance au coureur

La divulgation de potentiels blogueurs de gauche pour le nouveau site de la version québécoise du Huffington Post a créé un certain émoi ces derniers jours. Le site devrait être en ligne d’ici quelques semaines, mais déjà, ses possibles rédacteurs soulèvent des questions.

Quand il a appris que Françoise David et Amir Khadir, de Québec Solidaire, ainsi que l’écrivain Jean Barbe, entre autres, avaient accepté de contribuer au Huffington Post, Simon Jodoin n’en revenait tout simplement pas. Dans une missive publiée le vendredi 16 décembre, le directeur du développement des nouveaux médias pour le journal Voir s’insurge du fait que Khadir et compagnie effectuent du bénévolat pour America Online, propriétaire des sites Huffington Post. La formule du Huff Post, dont des volets canadiens et anglais ont vu le jour cette année, consiste à diffuser des textes de blogueurs  sans que ceux-ci soient payés. Le site américain fait d’ailleurs face à une poursuite, des blogueurs réclamant d’être payés.

Jodoin ne comprend donc pas les blogueurs d’offrir du contenu pour Huffington Post Québec. estimant qu’ils sont « complètement tombés sur la tête ». Il y voit un gros manque de cohérence avec les discours des rédacteurs, surtout Barbe, qui n’a pas caché partager l’idéologie du mouvement des « indignés » il y a quelques semaines à peine. Jodoin aurait préféré qu’ils réfléchissent un peu et s’abstiennent d’encourager un modèle qui s’apparente à de l’exploitation de créateurs. Pourtant, le site Voir.ca offre ce genre de tribune, aussi sans rémunération. En deuxième partie d’un autre billet sur le sujet, Simon Jodoin ironise à propos du modèle du Huffington Post.

MAJ : En fait, non, désolé, Voir paye ses blogueurs, à raison de 5 $ pour 1000 pages vues (voir article ici).

Mais quand même, pensons-y un peu. Il ne faut pas capoter, d’abord. De plus, c’est un peu décevant à dire, mais si Voir avait eu l’idée de réunir des têtes aussi brillantes que Khadir, Barbe et Normand Baillargeon, peut-être auraient-ils accepté. Je dis vraiment ça comme ça. Les personnes qui ont été contactées pour contribuer au site, sans savoir dans quoi elles s’embarquaient complètement, ont certainement jugé qu’il serait intéressant que leur point de vue apparaisse sur un site comme celui du Huff Post. Il aurait tout aussi bien pu apparaître sur un espace créé par Voir ou un autre média (bon, peut-être pas Quebecor). Voir a raté une belle occasion de recruter de belles collaborations, malheureusement.

Le Huffington Post Québec est d’ailleurs destiné à devenir un média d’information (et d’opinion), entièrement sur le Web, en misant entre autres sur l’interaction avec les lecteurs. J’y vois beaucoup de bon. Le site aura des journalistes, payés, et offrira également une tribune en reprenant des textes de personnes influentes. Il y a un buzz autour de Huff Post, c’est clair, « de quoi stimuler le milieu médiatique québécois », selon la professeure en journalisme Colette Brin, de l’Université Laval.

Présentement, voyant la petite polémique que cela crée, certains réfléchissent à leur collaboration. Normand Baillargeon consulte ses contacts Facebook. La sexologue Jocelyne Robert ne change pas d’idée, par contre, jugeant que « tout ne se paie pas ». « Dans mon esprit, c’est non seulement un droit mais un devoir de décliner mes idées et ma pensée là où je juge qu’elles sont le plus susceptibles d’atteindre un public large et diversifié. » La formule du Huff Post attire bien des regards, et les rédacteurs approchés seraient bien fous de ne pas profiter de la tribune qu’on leur offre. Peut-être cela est-il discutable, au plan éthique, mais reste que plus de gens vont lire des opinions qui risquent d’être fort pertinentes.

Sérieusement, je ne vois pas trop de mal à consulter les opinions de Khadir, Drainville, Curzi et bien d’autres même si elles ne sont pas hébergées sur un site québécois. Si le contenu y est de qualité, je vais le lire, n’en déplaise à Simon Jodoin. Vraiment, je suis très curieux de connaître ce que va proposer le Huff Post, version Québec. Donnons la chance au coureur.

L’homme qui change les choses

C’est fou comment on peut avoir de la difficulté à mettre à jour cet espace. Je voulais dire ça en partant, alors voilà c’est fait. Maintenant, passons à autre chose.

J’ai suivi un peu les dernières péripéties de Pierre Lavoie. Ce dieu du sport et génie de l’exercice physique réussit vraiment à changer les choses, je pense. Son message passe plus que n’importe quel politicien, journaliste, grande gueule ou militant au Québec.

Sa cause est noble et son histoire personnelle s’avère complètement inspirante. J’ai vu, il y a quelques semaines, le documentaire sur son parcours, intitulé « À toute épreuve ». Mes parents l’avaient acheté après avoir vu une conférence de Pierre lors d’un congrès ou je ne me souviens plus trop quel événement. Ils étaient revenus avec le DVD et mon père m’a parlé de Pierre comme d’un gars extraordinaire. Son nom commençait à être de plus en plus connu. Son histoire aussi. C’était il y a quelques années. Depuis, on peut déclarer que Lavoie en a fait du chemin. Seulement au Saguenay il y a quelques années, sa motivation et son énergie ont conquis tout le Québec.

Ce gars-là est tenace comme pas un. Deux de ses enfants sont morts de l’acidose lactique, une maladie héréditaire rare. Ce fut Laurie d’abord, en 1997, puis Raphaël, en 2000. Des épreuves qui ne l’ont pas empêché de se redresser et de réaliser de grandes choses. Le site Internet du Grand défi parle du Défi comme de l’événement santé le plus important de la province. C’est vrai.

Vous en connaissez beaucoup de personnes, vous, qui réussissent à mobiliser tant de personnes? Beaucoup de gens veulent changer les choses. Beaucoup de gens le font. Mais Pierre Lavoie est dans une classe à part, je pense. D’abord athlète phénoménal, c’est un communicateur hors pair et un ambassadeur pour le Québec. Il a une leçon de vie à transmettre et il la véhicule habilement. Porteur d’un message, il cherche toujours à se dépasser et encourage les autres autour de lui à sortir de leur zone de confort. Il ne s’implique pas, il s’investit. Et il croit que c’est ce que tout le monde devrait faire, sans toutefois vouloir donner de leçon à quiconque. Très humble, ce grand humaniste souhaite que tous et toutes deviennent de meilleures personnes, plus en forme et en meilleure santé.

Tout récemment, une étude de l’Institut canadien sur la santé indiquait qu’un adulte sur quatre au Canada est obèse. Woah. Heille, c’est pas rien. Je ne veux pas être platte, mais il suffit de sortir et de regarder autour de nous pour le constater : on est gros. D’abord on mange trop. Mais surtout, on ne bouge pas. Je n’ose même pas imaginer combien ce surpoids et cette inactivité physique nous coûte, en tant que société. C’est un des combats de Pierre Lavoie, qui, ne s’arrêtant pas là, souhaite maintenant s’attaquer à l’éducation des jeunes avec le concours « Aiguise ta matière grise ». Non mais quel homme!

Maintenant, supposons un instant que Lavoie se fasse offrir un poste en politique, afin qu’il devienne un jour ministre de l’Éducation, des Loisirs et du Sport, mettons. Est-ce qu’il ferait autant bouger les choses dans cette machine qui prend tant de temps à régler des problèmes? Je ne crois pas. Il est bien là où il est. Il réalise de beaux projets et parvient à changer cette culture du confort et de l’inactivité. Ses gestes ont beaucoup de conséquences.

À présent, il ne me reste plus qu’à bouger et à passer le mot. « Influencer les autres », a dit Pierre à son arrivée à Montréal, dimanche.

En passant, bravo Pierre Lavoie! On te l’a sûrement dit des milliers de fois, mais tu es un modèle.

Bonnes nouvelles

Il fallait bien qu’on me demande si je continuais d’écrire sur mon blogue pour que j’y retourne.

Oui, oui, je sais, je sais. Ça fait des semaines que je ne vous tiens pas au courant de ce qui se passe dans ma vie, dans ma tête, autour de moi. Il faut se rassurer, je profiterai de plus de stabilité au cours des prochaines semaines.

La raison : ma blonde vient de partir pour le Bénin, en Afrique de l’ouest. Un stage Québec Sans Frontières, avec Oxfam-Québec, jusqu’à la mi-août. Elle est partie vendredi avec les cinq autres personnes du groupe organisé. Pour ceux que ça intéresse, ils ont un blogue qui aborde leur stage : /http://cotonou2011.wordpress.com/

Avant le départ, j’habitais chez ma belle-mère. Ce n’est pas que c’était pas agréable, mais je me sentais un peu moins chez nous que chez mes parents, où je vais rester pour les prochains mois. Plus de stabilité, donc, et plus de temps pour bloguer.

Mon deuxième mois d’emploi au journal La Revue s’achève. Maudit que ça passe vite. Au cours des dernières semaines, j’ai donc pu :

  • Interviewer des candidats aux élections, tous battus par le NPD. Moment où on m’a confié avoir honte des électeurs qui votent pour quelqu’un qu’ils n’ont jamais vu, dont ils n’ont jamais entendu parler et qui ne s’est pas arrêté dans le comté
  • Écrire des textes sur une foule de sujets
  • Me faire demander si j’étais hyperactif, lors d’un dîner entre collègues où je me suis emballé à propos d’un sujet assez banal, me souviens plus lequel
  • Rencontrer plein de monde intéressant, faire des entrevues avec des gens inspirants
  • Admirer ma face sur une carte d’affaires, qui encourage la confession
  • Apprécier ce qui se passe pour moi

Bref, ça va bien. Je vais bien. Faut juste que je me mette plus en forme. C’est dans mes projets, mais je suis conscient que je vais devoir me botter moi-même les fesses. Et physiquement parlant, c’est pas trop évident.

Bon été!

Bilan de première semaine

Je terminais, vendredi, ma première semaine de travail en tant que journaliste pour le journal La Revue.

C’était une grosse semaine, on m’avait averti. Le journal, sorti mercredi, était l’une des plus grosses éditions jamais produites. Je suis donc rentré dans le rush, comme on dit.

Mais ça ne m’a pas empêché de bien m’intégrer à l’équipe, je pense. J’ai en effet beaucoup de plaisir à côtoyer les employés, qu’ils proviennent de la section des ventes ou de l’accueil. Ils sont très accueillants. Tu vas voir, on est une famille ici, m’avait-on dit. Je commence graduellement à le constater.

J’ai donc ma belle petite face dans le journal, avec mon nom écrit en grosses lettres à côté. J’ai signé trois textes cette semaine, en une seule journée de travail, soit lundi. Deux résultent de conférences de presse, l’autre est une réécriture de communiqué.

Soyons clair, c’est certain que ce n’est pas dans La Revue qu’on va avoir de grosses enquêtes fouillées ou des articles qui vont faire beaucoup de vagues. Mais ce n’est pas non plus notre but, La Revue étant davantage un journal qui parle de gens d’action. Mais quand même, la une de cette semaine, qui parle d’une arrestation de police réalisée sur la mauvaise personne, a de quoi surprendre. Il y a quelques semaine, un dossier sur les graffitis avait fait réagir. Les bureaux ont même été victimes d’un vandale.

Les journaux nationaux comme Le Devoir ou La Presse peuvent plus s’attarder à ce qui est croche, ce qui créent la controverse. Ils ont les moyens, premièrement, sans compter que le rythme et le contexte de rédaction d’un quotidien n’est pas du tout le même que celui d’un hebdo.

Bonne première semaine, donc. Et ça va aller en s’améliorant, aucun doute là-dessus.

Pour un travail de pro

Les journalistes membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) ont voté à 87 % en faveur de la création d’un titre professionnel. La proposition de la FPJQ vise à créer une loi lui octroyant le droit exclusif de décerner le titre de journaliste professionnel.

En gros, même si tout le monde peut se dire « journaliste », le titre « journaliste professionnel » sera réservé à la FPJQ. Le projet est décrit ici. En échange du titre, le professionnel devra obligatoirement respecter le code de déontologie.

La participation au vote s’établit à 58 % et demeure cependant faible, la question ayant été envoyée à près de 1700 personnes. La consultation étant terminée, la FPJQ travaille désormais à l’implantation du titre professionnel.

Le débat fait rage depuis des années, certains journalistes sont en faveur alors que d’autres sont contre. Je crois même que certains ont changé d’avis ces derniers mois, étant donné que le dossier avait été discuté lors du dernier congrès de la FPJQ, à Montréal, en novembre dernier. Il y a neuf ans, il en avait d’ailleurs été question, mais les membres s’y étaient opposé.

Pour être membre, je peux vous dire qu’on s’est fait achaler un peu il y a deux semaines, par courriel, chaque fois pour nous rappeler que c’était le moment de voter sur la question. Comme éclaircir le projet, la Fédé proposait une série de réponses aux questions posées lors d’une récente consultation. Louis-Gilles Francoeur, du Devoir, s’est dit contre parce qu’il croit que c’est le Conseil de presse qui devrait distribuer les cartes de presse.

Bref, jusqu’à jeudi dernier, je m’étais abstenu de voter, même si j’étais membre, parce que je n’étais toujours pas journaliste. Et puisque la FPJQ souhaitait que ce soit des gens qui pratiquent le métier qui s’expriment, j’avais un peu l’impression de jouer le rôle de l’imposteur.

D’ailleurs, l’automne dernier, alors que j’effectuais un stage en communication pour un organisme environnemental et que je venais de m’inscrire au congrès en tant que membre, on m’avait téléphoné pour me poser des questions sur mon « statut ». Les activités de relations publiques ou autres sont évidemment incompatibles avec le statut de membre. J’avais répondu que c’était temporaire (trois mois) et que je désirais vraiment devenir journaliste.

J’ai donc ma carte de presse. Et j’ai voté pour la proposition à la date limite de la consultation. Je l’ai fait pour l’avenir de la profession. Je crois que cela servira à améliorer la qualité de l’information. Ça permettra aussi, comme l’explique le projet, aux pros de se démarquer des différents communicateurs. Mais surtout, ils pourraient avoir plus de poids, juridiquement parlant.

Et ça, on ne peut pas cracher là-dessus.

Le grand saut

Une grande pression est disparue de sur mes épaules, jeudi dernier, alors que j’apprenais que j’étais choisi parmi trois personnes pour occuper un poste de journaliste à temps plein à La Revue de Terrebonne. On m’avait appelé la veille, pour pouvoir me rencontrer le lendemain, jeudi midi. Je suis donc parti de Québec jeudi matin, fin prêt pour passer une entrevue et un bref exercice de rédaction, qui se sont bien déroulés.

Le bien que ça m’a fait quand j’ai reçu la nouvelle, la journée même de l’entretien, vous pouvez le deviner, a été incroyable. Et aujourd’hui encore, je crois ne pas avoir tout saisi les bienfaits et le sentiment d’épanouissement que ce nouvel emploi me procurera. Ça faisait déjà quelques semaines que j’étais légèrement tourmenté. Après les Fêtes et à la suite d’un déménagement, j’avais de la difficulté à me ressaisir, à me motiver à envoyer mon dossier à différents postes, qu’ils soient à Montréal, Québec ou ailleurs. Je me suis questionné sur mon talent, ma personne, ce que je valais. Quand tu te retrouves devant rien, c’est assez dur sur le moral et ça occupe constamment une certaine partie de ton esprit.

Petite parenthèse : il y quand même une certaine pression sociale, ou quelque chose dans le genre, un malaise disons, lorsqu’on dit à quelqu’un qu’on est sans emploi. Lors de conversations, j’essayais de parler d’autre sujet. À temps perdu, je m’inscrivais pour des quiz à la télé : le formulaire d’inscription demande le titre de l’emploi. Juste ça, c’est suffisant pour te rappeler que t’as pas de job. J’écoutais la série documentaire Naufragés des villes à Radio-Canada, et on y affirmait souvent que l’emploi fait partie de l’identité de quelqu’un, qu’on s’exprime par ce qu’on fait dans la vie. C’est vrai.

J’ai reçu, le lendemain de mon entrevue, un message sur Facebook d’un ancien collègue d’étude. C’était pour me dire « bravo pour la job », avant de m’annoncer qu’il avait lui aussi postulé, mais que « le meilleur l’a obtenu ». Touché, je l’ai remercié aussitôt, lui ai dit de ne pas lâcher, « convaincu que d’autres bonnes choses l’attendent », puis je lui ai souhaité la meilleure des chances.

Ainsi donc, je répondrai présent lundi prochain, à 8 h 30, dans les bureaux de La Revue. Je remercie ceux et celles qui étaient au courant de mes démarches et qui ont eu une pensée pour moi.

Des histoires d’horreur

C’est une belle histoire dont parle Rue Frontenac cette semaine, qui raconte le périple d’un jeune ado contre l’intimidation à l’école.

Lui-même victime du fléau et ayant pensé au suicide, il a décidé de prendre les grands moyens pour que l’intimidation cesse : une escouade formée d’élèves qui patrouillent les corridors de son école. La directrice de l’école a accepté l’idée et appuie son projet.

Comme on peut le constater, l’école de Maxime Collard réalise beaucoup de projets pour empêcher le plus possible que des gestes comme ceux dont a été victime Maxime ne se reproduisent. Pourtant, ça perdure.

« On passe notre temps à parler des signes religieux, du kirpan, mais on ne donne jamais autant d’attention à l’intimidation », s’indigne la mère du jeune. Elle a raison. Pourquoi en faire un plat pour une histoire d’objets ou de symboles somme toute assez banale, alors que des jeunes dans les cours d’école se font tabasser et insulter.

On peut penser qu’on ne peut pas faire grand-chose contre ça. Pourtant, c’est faux. La sensibilisation peut faire du chemin, je crois. La fondation Jasmin Roy a lancé ces derniers jours des vidéos pour qu’on en parle. Des histoires assez terribles merci. Certaines sont véritablement dégueulasses et ont de quoi rendre furieux.

À la radio, cette semaine, on a invité une mère de famille qui a raconté l’enfer qu’avait vécu son fils âgé de même pas dix ans. La boule dans la gorge, elle disait que son enfant se faisait voler sa boîte à lunch pendant le dîner, ne dormait plus le soir parce qu’il faisait des cauchemars.

On était dans l’auto, ma blonde et moi, de retour de l’université. Le véhicule s’est arrêté, j’ai éteint le moteur sans fermer la radio. On était les deux captivés par le témoignage de la mère. Puis, la mère a expliqué qu’une nuit, alors que son petit gars n’arrivait pas à s’endormir, il lui avait exprimé toute la colère qu’il ressentait. « Maman, je veux plus vivre. »

Beauté m’a regardé, les yeux plein d’eau, bouleversée. Je l’étais tout autant. De quoi enrager, c’est pas possible. Je ne pouvais juste pas penser que des jeunes pouvaient être aussi cruels. Bien sûr, ils ne savent pas à quel point ça peut faire mal, ce qu’ils font. S’ils savaient toute la peine et la douleur qu’ils peuvent transmettre à leur bouc émissaire et son entourage.

Au-delà des initiatives des directions d’école, qu’elles soient efficaces ou non, on peut faire quelque chose, collectivement.

À lire aussi : Marco Fortier, toujours de Rue Frontenac, à propos des rejects.

Dons et illusions

C’était le Twestival Québec, jeudi soir, au Café Babylone sur St-Vallier, à Québec. La troisième édition de l’événement, au profit cette année de la Fondation Gilles Kegle.

Bien amusant, où j’ai pu parler Web et utilisation d’Internet avec quelques abonnés de Twitter. En tout, l’événement aura permis de recueillir près de 800 $.

En plus du DJ et de musique jazz, on a eu la visite d’un illusioniste/mentaliste, Mike Control. Un peu comme Gary Kurtz ou Luc Langevin, il a deviné trois dessins que trois spectateurs, dont moi, ont faits sur une feuille, alors qu’il avait les yeux bandés. J’étais le premier à remettre mon dessin. Je ne voulais pas faire un arbre ou un oiseau, alors j’ai opté pour une marque, le fameux M de McDonald’s. N’ayant aucun talent pour le dessin, Mike a quand même réussi à trouver mon ordinaire création. Et les deux autres dessins aussi, soit une auto et des paires de lunettes.

Ces magiciens ont un talent certain, surtout lui, qui n’a que 19 ans. Ça fait déjà quatre ans qu’il vit de son métier d’illusionniste avec plus de 400 spectacles. On ne sait juste pas comment ils font pour réaliser des prouesses de l’esprit comme tordre des fourchettes ou lire dans nos pensées. Parce que ça me surprendrait énormément qu’il ait été capable de voir à travers des pièces de monnaie, du ruban gris et un bandeau sur ses yeux. Le mystère demeure et fascine.

Parait aussi qu’il peut hypnotiser des gens. Pour ceux que ça intéresse, l’équipe des Francs-Tireurs a réalisé un reportage sur la chose. C’est ici.

Ciao

Le Québec a besoin de…

Dernier enregistrement de la saison pour Marie-France Bazzo, qui anime l’excellente et fort pertinente émission Bazzo.tv. Sur Twitter, elle pose la question qu’elle pose chaque semaine à ses invités : le Québec a besoin de quoi?

Je dirais, simplement et avec toute l’humilité dont je suis capable : de quelqu’un qui a une vision claire et qui sait rallier les gens. Des gens, par le passé, ont réussi à créer de belles choses pour le Québec, et à réaliser de grands projets, en grande partie parce que la population était derrière eux. Je n’ai pas connu cette époque. Où sont ces personnes qui pouvaient mener tout un peuple vers une croissance et un épanouissement?

Jean Charest ne fait pas grand-chose de bon depuis belle lurette, et les sondages sur la confiance des citoyens à son égard sont dévastateurs. Ils sont rares, ceux qui le croient en ce moment, peu importe le dossier. Conséquence : plus personne ne croit en la politique. Pourtant, je croyais bien que la politique s’avérait le meilleur moyen de changer les choses. Bref, une situation déplorable et complètement désolante pour le Québec.

Fred Pellerin était ému, il y a deux semaines, lorsque Marie-France lui a posé la question. Il disait qu’il s’ennuyait de ces moments où une personne était capable de transporter toute une nation. Quelqu’un d’inspirant, compétent, avec des valeurs profondément ancrées qui mènent ses actions.

On ne peut ressusciter les morts. Mais on peut éveiller les Québécois à un besoin de changement et, surtout, à un besoin d’action.